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Les accommodements pour les personnes autistes

L’accommodement est un moyen mis en place pour tenir compte des besoins spécifiques d’un individu ou d’un groupe, afin de leur permettre de participer pleinement à la société ou à une activité donnée.

Même chose pour certaines personnes autistes, on peut choisir de fréquenter des lieux à des heures tranquilles, qui ne sont pas sur éclairées ou encore on peut porter des coquilles antibruit et/ou des verres fumés en période achalandée, quitte à faire face à des regards inquisiteurs, parfois.  

Selon l’AQEIPS (Association québécoise pour l’équité et l’inclusion au postsecondaire) l’accommodement « consiste à aménager une norme ou une pratique de portée universelle en accordant un traitement différentiel à une personne qui, autrement, serait pénalisée par l’application de cette norme ».

Le fait de mieux se connaître et de s’accepter favoriserait la demande des moyens à mettre en place.

Dans les sphères du jeu, de l’éducation, de loisirs, de la culture, du travail, à tous les âges de la vie, la personne autiste aura à s’accommoder de personnes et de situations, parfois sans même s’en rendre compte si elle ne connaît ni n’accepte sa condition.

Par exemple, lorsque la personne ne se sachant où ne s’acceptant pas autiste « masquera » pour pallier, se trouvant ainsi à ne pas être elle-même en quelque sorte. Le fait de mieux se connaître et de s’accepter favoriserait la demande des moyens à mettre en place. C’est alors qu’elle peut se mettre en mode solution. 

Des initiatives exemplaires

Il est plus commun de trouver des mesures d’accommodement déjà en place au sein d’organismes publics comme les universités, écoles, entreprises gouvernementales (Hydro-Québec), etc., qui tendent à uniformiser ces mesures à l’ensemble de leurs services. Les lieus privés comme les restaurants, théâtres, cinémas, parcs, terrains de camping sont habituellement plus lents à adopter des mesures d’accommodements.

Toutefois, les tendances d’inclusion tendent à se disséminer à plus grande vitesse aujourd’hui grâce à la communication électronique instantanée. Par exemple, pour s’adapter au fonctionnement de certaines personnes autistes et/ou hyperréactives au bruit en France, en Belgique et en Nouvelle-Zélande, on adopte des heures silencieuses dans les supermarchés.  

Ainsi, s’agirait-il qu’un propriétaire de supermarché local, sensible à la cause, prenne connaissance de ces initiatives étrangères, l’implante chez lui, constate le succès et que le rayonnement de ce succès en inspire d’autres à faire de même? Déjà au Québec, l’Orchestre symphonique, Musées, aéroports, et restaurants emboîtent le pas avec des initiatives adaptées.  

Exprimer ses besoins d’accommodements

Habituellement, les gens sont mal à l’aise de demander un accommodement et n’osent pas. Certains, ne connaissent pas leurs droits et qu’elles ont la possibilité de le faire, cependant qu’une seule personne ose pour que les autres se sentent légitimes de le faire à leur tour. Ce qui représente un mouvement d’autodétermination. Par exemple, demander moins de musique dans mon espace de travail (bureau ouvert) peut aussi en amener d’autres à apprécier cette attention.  

Le travail à distance apporte plusieurs possibilités à certaines personnes autistes. Elle peut optimiser son environnement afin d’offrir le meilleur d’elle-même sans y laisser toute son énergie. Cependant, la technique seule ne suffit pas. Cela prend aussi une où des personnes à l’écoute parmi nos employeurs, nos collègues et surtout rien ne remplacera le fait de bien nous connaître. Une semaine plus courte semble également une solution viable.

En conclusion

Les accommodements semblent sur la bonne voie. Le travail de sensibilisation des générations précédentes, de toute évidence, porte leurs fruits. Reste à mieux connaître nos besoins et à trouver des moyens raisonnables pour pallier nos différences. Le but n’était pas d’être exigeants, mais d’exiger de nous-mêmes les moyens d’une pleine participation à la vie collective.

Quelques exemples de besoins d’accommodements de membres de la communauté Autisme Ensemble :

« Je suis aussi du type hyposensible en général. Je réussis à m’isoler même dans certains chaos, surtout une fois que je comprends le “pattern” autour. 

Il faut que les gens autour soient patients, surtout lorsqu’on ne comprend pas du premier coup ou lorsqu’on pose des questions que peuvent paraître niaiseuse pour certains. 

Un autre point, lorsque je fais une erreur, même petite, je la grossis x1000 et avoir un “patron” qui te dit que ce n’est pas grave, que ça arrive à tous est très réconfortant.

Éviter de brusquer et mettre plus de pression. Une certaine pression peut être bénéfique. Dans le cas que j’ai l’impression que j’en ai trop, j’arrête tout simplement d’être fonctionnel ».

Autiste sympathique.

« J’ai changé de travail à l’automne justement parce qu’il y avait plus d’accommodements possibles et parce que mon milieu de travail s’en venait au contraire de plus en plus cadré. Donc je dirais oui le jeu des lumières (moins d’éclairage), le contrôle de la température, le télétravail, la musique en travaillant, le calme, moins d’intervention directe et la latitude de rencontrer les gens quand je veux et non quand je dois, plus d’opportunité de mettre mes forces en valeurs et non mon diplôme ou ma description de tâche, mais surtout un horaire de travail plus souple, tant dans les heures que dans comment j’organisme par la journée est ma semaine ».

Ctibo1

Le lien vers la discussion complète :

Les accommodements…d’une perspective individuelle

Équipe de modération AE

Quelques références 

Birkett L, McGrath L, Tucker I. 2022. Muting, filtering and transforming space: Autistic children’s sensory ‘tactics’ for navigating mainstream school space following transition to secondary school, Emotion, Space and Society, Volume 42 

Davidson J. 2010. ‘It cuts both ways’: A relational approach to access and accommodation for autism, Social Science & Medicine, Volume 70, Issue 2, Pages 305-312 

Petty S, Tunstall L, Richardson H, Eccles N. 2023. Workplace Adjustments for Autistic Employees: What is ‘Reasonable’? J Autism Dev Disord. 53(1):236-244